Sportriarcat

Alors que la journée de la femme était soulignée le 8 mars dernier si tant est que la journée de la femme soit seulement une journée dans l’année l’espace libre nous présente Sportriarcat. Face à la perpétuation des violences de genre dans le monde du sport, les combats des sportives se mêlent aujourd’hui à ceux des autres femmes.

Cette association est venue à l’esprit de Claire Renaud (dont c’était la fête hier soir) lors de la coupe du monde de soccer 2018. Suite à la victoire de la France, une hausse des agressions faites aux femmes a pu être démontrée. Pourquoi fêter dans l’esprit de certains leur font penser que tout est permis, même le plus abject. La culture du sport aurait-elle un lien avec cela ?

De prime abord après la lecture du paragraphe précédent, on pourrait croire que la pièce sera lourde. Il n’en est rien. Le texte est rempli d’humour, surtout en début de la pièce, avec la projection d’extraits de reportages d’un autre temps. Un temps pas si lointain, où les Jeux olympiques étaient réservés aux hommes. Si vous avez suivi la série l’empereur, on voit le dilemme qu’une sportive a : dénoncer et tout perdre ou ne rien dire et poursuivre sa carrière.

Tour à tour Cariatides, joueuses de soccer, nageuses synchronisées, présentatrices télé, femmes ordinaires ou guerrières, six performeuses s’attardent sur des fragments de l’histoire pour comprendre les liens qui se tissent entre la culture du sport et les rapports de domination que notre société entretient. Caria quoi ? Cariatide ! C’est une statue de femme soutenant une corniche sur sa tête. Mon vocabulaire se sera enrichi d’un mot après ce soir.


La mise en scène a fait le pari de placer le spectateur de chaque côté de la scène qui est au milieu, comme dans un stade.

La pièce débute donc avec ces cariatides nous rappelant le poids que la Femme a eu sur ses épaules par rapport aux violences faites envers elles, au cours des années, voir des siècles, L’avènement de l’ère #metoo #moiaussi, et le monde des arts, fut le début du changement de paradigme. La lutte est encore inégale, mais il ne faut rien lâcher. Cela est vrai pour d’autres sphères. En France, récemment il y a eu le scandale PPDA (Patrick Poivre d’Avoir). Cet immense journaliste vedette a abusé de son autorité et avoir des gestes inapropriés pouvant aller jusq’au viol. Des exemples, il y a malheureusement beaucoup. Encore beaucoup trop. Rassurez-vous la pièce n’est pas une charge contre les hommes. L’affaire Hockey Canada est malheureusement là pour le prouver. La pièce est là pour se poser des questions, sur les acquis, et le chemin qu’il reste à faire. Et comme je le dis toujours c’est avec vous messieurs que cela changera.

C’est la jeune troupe des Précieuses fissures qui a fait la mise en scène. Geneviève Labelle, Laura Côté-Bilodeau, Chloé Barshee, Marie-Reine Kabasha, Rosalie Leblanc et Krystina Dejean sont à la fois interprètes et collaboratrices à la création. Il est rare que cela soit souligné mais les costumes sont tout simplement magnifiques. Que de talent dans les mains de Marie-Audrey Jacques.

Je ressors de là avec le sentiment partagé du : que de chemin parcouru, mais nous ne sommes loin d’etre arrivés à destination. Soyons vigilants et vigilantes.

Billeterie

Crédit photo: Maryse Boyce et Samuel Cogrenne

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