Actuellement sur nos écrans un ovni en terme cinématographique que Saules aveugles, femme endormie. Cela fait énormément de bien de se faire proposer quelque chose de différent.

Rien qu’en lisant le synopsis vous allez comprendre. Un chat perdu, une grenouille géante volubile et un tsunami aident un employé de banque sans ambition, sa femme frustrée et un comptable schizophrène à sauver Tokyo d’un tremblement de terre et à redonner un sens à leurs vies. Tout cela, Pierre Földes l’a tiré de nouvelles du grand auteur japonais Haruki Murakami.
Ce film d’animation est un film poétique qui nous entraine à voir des personnes ordinaires être en rupture avec le quotidien morose de leur vie. Il est surtout introspectif.
Le point commun entre les personnages est un chamboulement dans leur vie. Ce dernier peut être réel ou irréel.

À la suite de l’explosion de la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011 la femme de Komamura reste prostrée devant la télé qui diffuse en boucle des images de la catastrophe. Kyoto décide de la quitter du jour au lendemain. Elle lui laisse un mot ou il y est écrit : vivre avec toi c’est comme vivre avec une bulle d’air.
Électrochoc pour Komamura. Sa quête passera par retrouver leur chat qui vient de s’échapper et un voyage pour aller remettre une mystérieuse boite à la sœur d’un collègue, durant son congé. les personnes rencontrées au cours de son voyage lui feront se poser des questions sur le sens de la vie, de SA vie.

Katagiri, homme seul, travaillant dans le monde des assurances, n’est ni reconnu par ses pères, ni par ses collègues. Il subit en gardant tout à l’intérieur. Dans son esprit une grenouille géante, Frog, vient lui demander de l’aide pour empêcher un tremblement de terre à Tokyo, personnifier par une larve géante, Vorm.
L’intérêt du film est multiple à mes yeux. Il illustre à la perfection le style de Murakami, pour ceux qui ont déjà eu le loisir de lire. De plus, on invite le spectateur à se poser des questions sur la vie avec des histoires sans queue ni tête. Je lui collerais l’étiquette d’animation philosophique, le tout à saveur japonaise. Dans le texte, ressort la culture japonaise comme on se l’imagine : calme, toujours polie, respectueuse de la loi, de l’autorité. Je ne sais pas si cela a été voulu, mais les personnages dessinés n’ont pas de superbes traits. Ils sont juste ordinaires, voir un peu laid, pour, dans mon esprit, amplifier le fait que leur vie jusqu’à présent était morne. On sent la pate indéniable Pierre Földes artiste peintre et compositeur. je vous met le lien de son site si vous voulez aller découvrir ses oeuvres : site Pierre Földes


Pour les férus de cinéma cela vaut que ça vaut mais sachez que Rappelons que le film a obtenu la mention spéciale à la suite de sa présentation en compétition officielle du Festival international du film d’animation d’Annecy. Le film vient de recevoir le Prix du meilleur long métrage au Festival Anima. En 2022 le film a été sélectionné au Toronto International Film Festival (TIFF) dans la section Contemporary World Cinema.
Si vous avez envie de sortir des sentiers battus je ne peux que vous conseiller vivement de voir Saules aveugles, femme endormie et pourquoi lire Haruki Murakami. En tout cas je n’ai pas boudé mon plaisir avec ce moment hors du temps et m’a donné envie de me plonger à nouveau dans le monde de cet auteur.
Distribution : Maison 4:3, micro_scope et Productions
Année 2022
Durée : 108 min