Poings

Dans la petite salle intime du Prospéro se joue actuellement une pièce ayant pour sujet la descente aux enfers d’une femme pris dans le tourbillon de la violence conjugale. Encore une pièce au sujet lourd, mais le traitement y est différent. Sur scène il y a lui (Francis-William Rhéaume), elle (Zoé Tremblay-Bianco) et son garde-fou : sa conscience (Jade-Mariuka Robitaille).

L’auteur Pauline Peyrade, utilise les 4 coins cardinaux pour diviser sa pièce qui ne dure qu’une heure. Il a été essayé de retrouver cela dans la mise en scène, en étant plus côté est, ouest, nord, sud de la scène. Mais celle-ci étant petite, cela n’est pas toujours évident.

Dès le départ on voit la différence du comportement entre lui et elle.

OUEST
Rencontre sur fond de rave party ou lui se sent puissant, sûr de ses phéromones, alors qu’elle se laisse draguer malgré son malaise et sa conscience qui lui envoie des signaux.

SUD
Pour plaire, elle accepte tout. Elle ne montre pas qui elle est vraiment de peur du rejet et commence à agir en fonction de lui. Lors d’une escapade en voiture, on découvre durant leur conversation les mauvaises paroles, les petits gestes non appropriés faits. Mais elle dédouane, car dans son esprit il l’aime.

NORD
Petit à petit sa conscience reprend le dessus. Le j’ai pas mal puisque tu m’aimes laisse place au fait que les mots, et gestes posés sont pris pour ce qu’ils sont. Emprise psychologique pernicieuse, et un acte sexuel qui n’est autre qu’un viol.


EST
Enfin la fuite sur fond de reconquête de soi.

Vous le constater en lisant ces lignes, cela n’est pas pour tout le monde, tant par le texte que par la mise en scène. En effet, afin de bien montrer cette violence le metteur en scène (Gaétan Paré) a utilisé un jeu de lumière avec des effets stroboscopiques, et de la musique brute, forte. Vous le constaterez en regardant la bande-annonce.

Ma pépite de la soirée fut Zoé Tremblay-Bianco et son regard ! Rien qu’à travers lui, j’avais le sentiment qu’elle essayait de me dire quelque chose à certains moments la pièce. Le cri à l’aide qu’une victime n’arrive pas à verbaliser. Vous avez jusqu’au 6 mai 2023 pour être comme moi perturbé par son regard.

Billetterie

Crédit photo : Najim Chaoui

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