Pisser debout sans lever sa jupe

8 artistes jonglent avec leur alter ego dans une soirée des plus émancipatrices.


Encore une fois je fus totalement sortie de ma zone de confort en allant voit cette pièce. Mais peut-on encore dire pièce ? je dirais plus performance car les 8 artistes sur scène ne sont pas tous des comédiens. Nous avons le danseur et chorégraphe Fabien Piché, les musiciennes Jorie Pedneault (Narcisse), Vincent Roy et Sarah Villeneuve-Desjardins ainsi que les interprètes Ariel Charest, Laurence Gagné-Frégeau, Lucie M. Constantineau et Zoé Tremblay-Bianco.

Olivier Arteau se définit comme un artiste de descendance coloniale blanche issus de la communauté LGBTQIA2+ qui explore l’alliage entre le kitsch, le bouffon et le tragique. Et le propos de la pièce est un peu cela. Comment se définir en tant que personne ? par le fameux masculin / féminin ? Regardez le vidéo et vous allez tout de suite comprendre le propos et l’adaptation décalée. Personnellement j’adore cette chanson.

Dans société ou le non genré essaie de devenir la norme, le contre-balancier est que le monde ressent le besoin d’être capable de s’identifier et nous voilà avec le fameux LGBTQIA2+ ou je crois que l’on se perd, enfin moi à partir de certaines lettres je le suis.


Le spectacle est divisé entre fiction et réalité. Dans la partie fiction, nous retrouvons les protagonistes lors de l’enterrement de vie de jeune de fille d’Ariel. Alcool aidant un mot en entraine un autre et des vérités qui font mal sont dites. Car même si cette génération prône la bienveillance, elle n’en juge pas moins autrui. Difficile des lors pour les timides, ou ceux qui ont du mal à s’accepter de le faire sans ne pas se sentir en dehors de la norme. Le sujet est lourd mais quel texte !

On rit à chaque répartie. On rit jaune, mais on rit !

Pour ce qui est de la réalité, des acteurs témoignent de leurs vécus : une tentative de suicide, un mal-être de ne pas être dasn le bon le corps, etc. Je ne veux pas vous donner tous les aspects relatés. Plus questions de rire mais d’une boule dans la gorge devant tant de souffrance.

Convaincu que notre gestuelle renvoie une vérité sur qui nous sommes, à plusieurs reprises des mini chorégraphies de et par Fabien Piché sont interprétés. Et pour ajouter le propos, il y a des chansons sur la musique de Jorie Pedneault (Narcisse). Elles sont tout simplement géniales. Et que dire ce celle du final ! je suis restée estomaquée par la performance de Laurence Gagné-Frégeau. Votre voix est envoutante.

Voilà pourquoi entre texte, choré, musique et chanson je parle plus d’une performance artistique que d’une pièce de théâtre. À voir absolument ! Je pourrais vous accompagner pour la revoir sans difficulté, si jamais vous ne voulez pas y aller seul(e). Je ne me lacerais pas de revoir encore et encore « Pisser debout sans lever sa jupe ». Une représentation pour moi et je suis une fan finie.


Vous avez jusqu’au 11 mars pour m’inviter la revoir ave vous au centre du théâtre d’aujourd’hui. Je suis sûre qu’elle sera reprise ailleurs près de chez vous, alors surveillez vos salles de spectacles.

Billetterie

Crédit photo : Hugo B. Lefort

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