En 2011, arrivait sur la scène littéraire Naomi Fontaine. Cette professeure de français d’origine Innue publiait son premier roman Kuessipan qui fut couronné d’un succès.
En 2017, paraissait Manikanetish, et autre succès. Entourée de Julie-Anne Ranger-Beauregard, et Jean-Simon Traversy, Naomi l’a adapté en pièce. La première avait lieu jeudi 9 mars au théâtre Duceppe. Devinez où nous étions ? Dans la salle évidemment!

Avant de parler de la pièce en elle-même voici une présentation des innu(e)s, produite par le théâtre Jean Duceppe et diffusée sur leur compte Instagram.

L’histoire est en partie autobiographique : Yammie, enseignante de français, a pour première affectation la réserve d’Uashat sur la côte nord. Pour elle c’est un retour aux sources dans cette réserve qu’elle a quitté alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Entre-deux 15 années.
À son arrivée, elle découvre sa classe. Mélina, Mikuan, Marc, Rodrigue et Myriam sont des élèves qui ont déjà tous un vécu et une autre manière de voir l’avenir qu’elle.
Certaines jeunes filles sont déjà mères, d’autres ont connu le deuil, le suicide de proches ou la fuite vers une autre réserve. Ils ont des passés douloureux auxquels Yammie devra s’adapter. Soyons honnêtes c’est souvent l’image d’Épinal qui colle à ces jeunes, enfants « poqués ».
Naomi Fontaine tenait à ce que ce soit des Innus qui jouent des Innus. Ils sont comédiens professionnels, amateurs ou étudiants dans le milieu théâtral. Petit à petit on voit de plus en plus d’artistes des premières nations faire leur place dans le monde des arts, et je dis tant mieux.
Espérons qu’il en soit de même pour Lashuanna Aster Vollant, Charles Buckell-Robertson, Marcorel Fontaine, Sharon Fontaine-Ishpatao, Marc-Olivier Gingras, Emma Rankin, Scott Riverin, Jean-Luc Shapatu Vollant et Alexia Vinci.

Alors d’un côté nous voyons le cheminement de ces jeunes et de l’autre l’impact de ce déracinement sur Yammie, qui avait quitté la communauté. Elle se redécouvre en tant qu’Inu.
Très belle pièce sur l’espoir ! Rien n’est coulé dans le béton. On peut se reconstruire quelque soit notre passé. On peut avancer sans renier ses origines. Il faut croire en nous, s’aider les uns les autres. Au final je trouve que la pièce traite de sujet universel mis en situation chez les premières nations.
La pièce jouera jusqu’au 8 avril au théâtre Jean Duceppe.
Crédit photo : Danny Taillon