Ce n’est pas ils sont venus ils sont tous là, mais elles sont toutes là. (verre d’oreille assuré).
Un patriarche vit ses dernières heures. Vont alors, se relayer à ses côtés 12 femmes, pour l’accompagner jusqu’à la toute fin. Les heures et les jours passent et l’homme est toujours de ce monde. Autour de Mona, sa femme, les autres femmes de la famille (filles, petites-filles et belle-sœur) vont discuter du temps jadis, de l’évolution de la vie. Le temps jadis c’est celui en Égypte.

Pourquoi ce pays ? Tout simplement parce que la dramaturge Nathalie Doummar vient d’une communauté égyptienne tissée serrée. C’est ceci qui lui a donné les prémices de la pièce. Et on peut dire qu’elle l’a muri ce projet puisqu’il y a 10 ans qu’elle l’avait en tête. Comme quoi tout vient à point qui sait attendre.
Pour en revenir à la pièce, les discussions font ressortir tout l’écart entre la dureté de la vie en Égypte pour Mona (Mireille Naggar) et sa belle-sœur (Aïda Nader) et le mode à l’occidentale adopté par les petites filles. Mais entre la génération de la grand-mère et celle des petites filles, il y a les filles de Mona (Natalie Tannous et Karina Aktouf). Vive-t-elles bien cette double culture ?
Seulement on ne peut se construire un futur si on renie ses origines. Et si une évolution est inéluctable, quoi garder ? Dès lors au cours des conversations on se remémore, on se confie, on rit, on se révolte, on s’affronte. Des mots en amenant un autre de vieilles blessures sont encore à vif, des secrets qui apparaissent au grand jour.
Le texte est très bien construit, les unes taquinent les autres et le langage des petites filles interprétées par : Lamia Benhacine , Ambre Jabrane , Wiam Mokhtari (mon coup de cœur de la soirée), Mireille Tawfik, Leïla Thibeault-Louchem, Nathalie Doummar, Nicole Doummar, et Sharon Ibgui déroute plus l’une fois les anciennes générations.





Mais Mona est toujours là pour apaiser et surtout pour montrer toute son ouverture quand l’un des personnages à une grave décision à prendre.
Cette pièce ouvre de bien belle façon la 50e saison du théâtre Jean Duceppe. 50 ans déjà le temps passe vite. Cela en fait des générations qui ont un point commun.
Le spectacle sera présenté jusqu’au 8 octobre prochain. Lien pour la billetterie
Crédit photos : Danny Taillon et Maxime G. Delisle