Douze ans après Les mutants, Sylvain Bélanger et le Théâtre d’Aujourd’hui nous font revenir sur les bancs d’école avec Les Mutant.es. Sans être une suite ou une reprise, la pièce met le doigt sur des problématiques sociales, culturelles, économiques et environnementales très présentent dans la société québécoise.
Nous nous retrouvons donc à observer tout au long de la pièce, le cheminement d’un groupe d’étudiants quarantenaires livrés à eux-mêmes. Les étudiants joués par Amélie Bonenfant, Sophie Cadieux, Sébastien Dodge, Mathieu Gosselin, Sharon Ibgui, Anne-Marie Levasseur, Lise Martin, Nicolas Michon, Olivia Palacci, Éric Paulhus et Simon Rousseau, suivent les directives d’une voix robotique. Personne ne vole la vedette aux autres. On ressent l’esprit compagnie de théâtre.
A chaque tableau sa nouvelle épreuve pour les étudiants qui n’ont qu’un but, graduer. Pour vous donner une petite idée, l’une d’elles est de trouver un projet de retraite adéquate en moins de 30 secondes. Le couac, c’est qu’un événement inconnu vient remettre en question ce projet et impose à l’étudiant de le revoir en entier. Toutes ces épreuves nous permettent donc de faire un état des lieux de ce qui a été fait par les générations antérieures et nous amènent à réfléchir sur les enjeux actuels comme : enjeux sociaux, culturels, économiques, politiques…
Comment faire mieux que les précédents ? Cette génération X, refuse d’être celle du chômage, changements climatiques, et autres virus. À eux de trouver le leg de leur génération avec le L majuscule. Pour montrer l’évolution du temps et la projection de technologie moderne sous forme d’extraits vidéo des années 1980 projetés sur un écran blanc, comme on en retrouvait dans les écoles à l’époque, montre bien la révolution informatique qui s’est imposée à cette génération dans leur vie de tous les jours.
Malgré la gravité des sujets discutés la pièce n’en ait pas moins très ludique et drôle grâce aux textes de Sylvain Bélanger et Sophie Cadieux. Y sont parsemés des citations d’auteurs comme Réjean Ducharme, Marguerite Duras… Mais ces derniers ont permis aux autres protagonistes d’apporter leur pierre. Nous avons donc 12 âmes, avec 12 propos, un peu de cacophonie, mais on rit, mais on rit. Je recommande fortement d’aller voir. Vous avez jusqu’au 14 octobre.
Crédit photo : Valérie Remise