Les filles du Saint-Laurent

Le centre du théâtre d’aujourd’hui offre enfin à Montréal, la pièce écrite à quatre mains par Rébecca Déraspe en collaboration avec Annick Lefebvre. Normalement programmée début 2022 …, vous connaissez la suite qui obligea ce report.

Les filles du Saint-Laurent débute avec le St Laurent qui ayant pris les traits d’une femme (Elkahna Talbi) recrache 7 corps le long de ses berges, de Côteau-du-Lac à Blanc-Sablon, de Rimouski à Grandes-Bergeronnes. Pour chaque corps, la police interroge la personne qui a fait la macabre découverte. À chaque fois des femmes et, l’une d’elles avec un homme (Ariel Ifergan). Pour les personnifier, c’est une distribution 3 étoiles, regroupant toutes les générations : Tatiana Zinga Botao, Gabrielle Lessard, Marie-Ève Milot, Annie Darisse, Émilie Monnet, Catherine Trudeau , Marie-Thérèse Fortin, et la merveilleuse Louise Laprade.

Mais à travers le témoignage qu’elles livrent à la police, on va découvrir qu’elles ont déjà leur propre deuil à faire et surmonter, avec ses blessures indélébiles. L’une se bat pour retrouver la garde de ses enfants, alors qu’une autre ne peut en avoir. L’une ne se remet pas de la perte de son amoureux, quand pour une autre c’est celle de sa sœur. Et ainsi de suite. Ces blessures laissent des traces indélébiles comme les marques faites sur les corps, après être restés si longtemps dans l’eau.

Elle nous crache leur vécu comme le Saint-Laurent à recracher ces corps.

La mise en scène d’Alexia Bürger de cette fresque chorale est fascinante. Sur scène rien à part quelques micros et verres d’eau. Juste cela, entre la gestuelle des comédiennes et du seul comédien, et les bruitages faits par ces derniers sur scène, on nous faire ressentir les vagues, les remous, ou encore le ressac du fleuve. Nous spectateur, ne pouvions qu’être happer.

Le texte est parfois drôle, surtout qu’en Louise Laprade sacre (elle fut mon coup de cœur de la soirée), parfois émouvant, parfois triste. Cette une pièce très touchante. Je lui souhaite une salle pleine à chaque représentation, même si j’en suis déjà presque sûr.

Je dédis cet article à une jeune femme Léna, qui vient de subir un évènement qu’aucune femme ne devrait subir, une agression. Je suis impressionnée par ton courage. Je te sais assez forte et entourée pour passer au travers, sans faire le deuil d’aucun de tes rêves futurs. Belle Léna ta vie demain sera belle, je te le promets.

Billetterie

Crédit photo : Valérie Racine

Laisser un commentaire