Jeudi soir, tout le gratin artistique s’était donné rendez-vous au théâtre Jean Duceppe pour assister à la première mondiale de la toute dernière création de Robert Lepage. La chasse aux billets était de mise. Un miracle eu lieu, billet en poche je n’aspirais qu’à une chose que la journée passe vite pour que les lumières s’éteignent et que le rideau se lève.

Il faut dire que sur le papier avec les mots Robert Lepage, sa compagnie Ex machina, Luc Picard, Anne-Marie Cadieux dans les interprètes majeurs mes yeux étaient déjà remplis d’étoiles. Le point de départ vient de la fondation Riopelle qui avait approché Robert Lepage, afin qu’il crée une œuvre pour le 100ème anniversaire de Jacques Riopelle.
Durant 4h30, non je ne me suis pas trompée (1h45-1h-1h et 2 entractes) on passe en revue la vie de Riopelle alors qu’il est un élève de Paul-Émile Borduas à l’École du meuble de Montréal, jusqu’à 1992 ou il signe peint L’Hommage à Rosa Luxembourg. Gabriel Lemire l’interprétera jeune puis Luc Picard prendra la relève. Si avant le début beaucoup réalisions que cela allait durer 4h30, personne ne les a vus passés, tellement c’est magique ! en seulement 4h30, tout y est. Sa participation au mouvement artistique des Automatistes, le manifeste du refus global, ses rencontres artistiques, ses œuvres, etc.


C’est un tour de force de la part d’ex machina que d’avoir intégré ses œuvres d’une façon totalement révolutionnaire. On ne nous les projette pas pour nous les montrer. Elles font partie du décor. Ce qui restera comme une première pendant longtemps est la scène avec Champlain Charest. Nous les retrouvons tous les deux dans ce qui ressemble à un avion, pour aller survoler les glaces du Grand Nord. Et bien « l’avion » ne bouge pas, par le jeu de projection des toiles géantes (Quatuor en blanc – Soleil de minuit), nous ressentons la sensation qu’ils décollent et prennent de la hauteur, comme lorsque nous sommes dans un avion. Le public s’est mis à applaudir tellement la sensation était puissante. Pas de captation de ce moment, mais en voici un autre pour vous montrer toute la magie dela mise en scène.
Mais même si Riopelle est associé artiste majeur, il n’en reste pas moins homme. On le découvre ambitieux tassant les autres comme son maitre Paul-Émile Borduas, père de famille, coureur de jupons, etc. Sa tumultueuse relation, avec la peintre américaine Joan Mitchell Joan Mitchell, ayant duré près de 25 ans, prend pas mal de place dans la pièce.
Anne – Marie Cadieux prend les traits de cette dernière. Je ne connais pourtant pas Joan Mitchell, mais j’oubliais que je regardais Anne-Marie. Elle prendra également les traits d’autres personnages. En effet tous les comédiens jouent plusieurs personnages. À aucun moment cela ne choque. Je le dis au dire de me répéter tout est parfait, magique. Même les techniciens font partie de la pièce. En fonction du changement de décor, ils sont habillés différemment. Rien n’aura été laissé au hasard.

Le plus magique pour moi restera le début et la toute fin de la pièce ou par je ne sais quel moyen les comédiens (Noémie O’Farrell, Gabriel Lemire pour la première, Noémie O’Farrell, Luc Picard pour la dernière) patinent sur ce qui ressemble à de la glace avec de vrais patins !


La pièce joue déjà à guichet fermée.je vous mets néanmoins le lien. En effet, les annulations offrent des billets dernière minute chaque jour. Allez consulter chaque jour si vous voulez peut-être essayer de la main sur des billets. Je suis sure et certaine que cette pièce rejouera et je suis sure et certaine que je reverrais cette pièce.
Crédit photo : Danny Taillon