Dans une société en perte de repères, l’auteur russe, Ivan Viripaev, nous offre une pièce coup de poing sur la quête effrénée du plaisir à tout prix avec la pièce « insoutenable longues étreintes ». Elle sera jouée jusqu’au 22 avril au théâtre le Prospéro.

Philippe Cyr retrouve la comédienne Christine Beaulieu, à qui il offre le rôle de Monica. Pour rappel leur collaboration nous avait offert « J’aime Hydro ». Mais la distribution ne s’arrête pas là. Rien de moins que Joanie Guérin (que j’avais adoré dans L’enclos de Wabush, un peu plus tôt dans la saison), Marc Beaupré et Simon Lacroix pour interpréter les 3 autres personnages. il n’y a que Marc Beaupré que je n’avais jamais vu jouer sur scène. Ravie d’avoir remédié à cela et ravie de le voir d’un rôle autre que celui de mauvais garçon qui lui colle à l’écran.
L’histoire commence à New York où Monica, Charlie (Marc Beaupré), Amy (Joanie Guérin) et Christophe (Simon Lacroix), quatre jeunes gens aux destins solitaires viennent à se croiser, dans des chassés-croisés.
La prémisse Monica et Charlie est un jeune couple marié depuis presque 2 ans. Dans l’entrefaite Monica avorte, alors Charlie couche avec son ex Amy. Cette dernière venant de rencontrer Christophe de passage à New York. Tous sont à la recherche de la quête effrénée du plaisir. Monica apprend que Charly l’a trompé et ce dernier vit mal l’avortement de Monica. Ils le cherchent via le sexe, la drogue, ou la violence. Christophe dans son avion de retour vers Berlin fera la connaissance de Monica. La boucle est bouclée tous nos protagonistes sont liés.
Derrière le plaisir il y a un désir profond de trouver du sens, de l’amour et de la liberté à leur vie. Ils se posent des questions et une voix leur donne des débuts de réponses. Cela nous nous renvoie à nos propres questions sans réponse. Grande particularité du texte est que les acteurs racontent l’histoire de leur personnage. Ils ne parle qu’au JE lorsqu’ils interagissent avec cette voix de l’univers. Voyez ce que cela donne avec l’extrait.
Le texte est cru, puissant, mais surtout très drôle. Galin Stoev et Sacha Carlson ont fait un travail d’orfèvre pour la traduction. Je ne sais pas qui a ajouté la touche québécoise mais cela rend le tout vrai.

Côté mise en scène choix délibéré de la part de Philippe Cyr, de faire quelque chose de très épuré. La scène est un hexagone tournant à l’occasion. Pas de décoration, ni objet. Sur cet hexagone tour de force de la part des 4 acteurs, qui ne le quitteront pas durant 1h50. C’est là mon seul bémol. En raccourcissant çà et là, 1h30 serait parfaite. Mais je ne peux que m’incliner devant la performance des acteurs. Ils doivent être vidés après une telle prestation.
Alors si vous avez envie de voir une bonne pièce, oui l’on rit tout en se posant des questions sur fond de performances d’acteur c’est la pièce du moment qu’il faut
Crédit photo : Maxim Paré Fortin