[…] il s’agit de deux histoires qui s’ignorent depuis longtemps : celles des théâtres québécois francophones et anglophones. »

Encore une fois il m’a été donné de vivre une expérience qui change des codes. Actuellement notre vie théâtrale québécoise se réinvente et je trouve qu’elle le fait de bien belles façons. Cette pièce est en 3 actes et en 3 « lieux » différents. Vous comprendrez un peu plus loin pourquoi je mets lieu entre guillemets.
Laurence Dauphinais, francophone, travaille régulièrement avec des artistes anglophones. Elle est de cette génération ou parler anglais et français est des plus usuels. Mais pour les générations précédentes, cela n’allait pas de soit. On était francophone ou anglophone et vivions dans notre communauté linguistique incluant les arts. Alors, avec cette pièce documentaire Laurence, aidée à la mise en scène par Charlie Cohen, veut rassembler ces deux mondes afin de briser certains préjugés. Elle sera la représente de la culture francophone tant que Antoine Yared celle anglophone.

« Avec Cyclorama, j’ai eu envie de creuser le malaise en espérant qu’il se dissolve. De me servir de l’univers théâtral montréalais, profondément divisé linguistiquement et culturellement, pour étudier les conséquences concrètes de l’Histoire sur la pratique d’un seul et même art. De faire se rencontrer des publics qui ignorent tout l’un de l’autre. De laver notre linge sale en famille élargie. J’ai surtout eu envie de donner à entendre tous les points de vue simultanément, pour comprendre dans quels récits ils prennent racine et pourquoi ils persistent. J’ai voulu nous donner l’occasion de réécrire l’Histoire et ses histoires au temps présent, celui de la représentation théâtrale. » Laurence Dauphinais
Il est vrai que le sujet de la langue est sensible et toujours d’actualité avec l’adoption récente de la loi 96. Elle ne le fait pas de façon frontale, mais utilise humour et autodérision. On rit beaucoup, souvent et pas seulement de l’autre ! Utilisant les 2 langues tout en sous-titrés. Sous titres oui, mais dans 2 lieux et pas 3 comme je l’écrivais au tout début. En effet, si nous sommes invités à nous rendre au théâtre du centaure, par la suite un bus nous emmena Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pour voir la 3e partie de la pièce. La seconde partie est dans le bus même où nous écoutons une bande audio. J’avoue que la partie bus manque un peu de punch au niveau du texte. il capte moins l’attention, mais reconnaissez l’originalité de du geste.
Tout à fait original comme mise en scène.
Au final que vous soyez francophones ou anglohones vous apprenez des choses sur les deux cultures pas juste sur l’autre. il faut avouer que Alexandre Cadieux professeur à l’UQAM et Erin Hurley à MCGill ont un humour s’en pareille. C’est leur duo le chouchou de ma soirée. Ou comment je le dis souvent comment apprendre tout en s’amusant ? Par la culture évidemment !
Si jamais vous êtes venus en voiture et que vous êtes stationnés proches du théâtre du centaure, une navette nous ramènera au point de départ. Avec 1 heure dans chaque lieu et la partie autobus c’est une représentation de 2h30 environ. On ne peut jamais être sure de la fin pour cause de célèbre cône orange.
Billetteries : Théâtre centaure ou Centre théâtre d’aujourd’hui
Crédit photos : Valérie Remise