Philippe Ducros situe sa toute dernière pièce dans un pays qui malheureusement fait l’actualité avec le tremblement de terre qui vient de le toucher : La Syrie. Ce pays, il le connait puisqu’il y était en 2004 et 2006 pour une résidence et l’écriture de la pièce l’affiche.
Dans chambres d’écho, la partition se joue à deux : Philippe et Samia. Depuis sa dernière venue dans ce pays, Philippe gardait le contact avec des amis dont Samia via les réseaux sociaux. Beaucoup ont fui avec la guerre sauf elle.
Qui dit guerre moderne, dit guerre de l’information. Elle se retrouve partout et bien évidemment sur les Facebook, Twitter et tchat. Très informé, il suit l’actualité ou on y peut lire tout et son contraire.
Malgré une deuxième fille de quelques mois, il décide d’aller rejoindre Samia, pour y créer une nouvelle pièce. Réussira-t-il ? C’est seulement en allant voir la pièce que vous le saurez. Mais le propos premier de la pièce n’est pas de savoir si cela se réalisera ou pas.
Philippe Ducros met en lumière le yin et le yang des réseaux sociaux qui ont permis l’émergence des « révolutions 2.0 », surnommé aussi les Printemps arabes, puisque la force de ces derniers ont réussi à faire éclater la vérité et faire tomber des dictatures. Le revers est que ces mêmes régimes utilisent ou bloquent ces mêmes réseaux. La Chine est championne dans le tout control. Elle manipule la population et difficile pour ceux contre le régime de faire passer des vérités.

Mais information et désinformation ne sont pas l’apanage de « mauvais » régime. Il suffit de se remémorer l’invasion en Irak. La goutte d’eau qui aura tout fait basculer est Colin Powell présentant un dossier mensongé sur un programme de fabrication d’arme de destruction massive le 5 février 2003 devant le Conseil de sécurité des Nations unies.



Comment faire pour savoir la vérité en ces temps où l’information non vérifiée est accessible à tous. Ce nouveau paradigme face à l’information s’attaque la démocratie. À nous de nous outiller pour combattre cela.
Lorsque la pièce prend fin, nous public mettons quelques secondes avant d’applaudir comme il se doit le jeu de Étienne Pilon et Mounia Zahzam. Cette pièce laissera surement des traces chez eux, tellement le texte est lourd. J’ai vu une larme coulée sur la joue d’Étienne Pilon à un moment donné. Je ne peux que leur dire toute mon admiration de faire corps avec le texte de Philippe Ducros.
Oui, il faut aller voir cette pièce (en représentation jusqu’au 4 mars, à l’espace libre), mais autant que vous le sachiez, c’est lourd. C’est à cela que sert aussi le théâtre, parlez autrement de sujet pour nous interpeler. Merci l’espace libre votre nom colle à la piêce.
Crédit photos : Maxime Côté
Parfois, la composition théâtrale drastique est nécessaire aux prises de conscience, ça pique ma curiosité!