À cause du soleil

Hier avait lieu la première de la saison de la grande salle du théâtre Denise Pelletier. Au programme à cause du soleil écrit par la belle plume d’Évelyne de la Chenelière. Cette pièce est double, mais une à la fois dans le propos.

Crédit Xavier Cyr

1940, sur une plage d’Alger, on retrouve le corps d’un arabe. Meursault est accusé d’avoir commis le meurtre. Il accepte la peine d’emprisonnement sans rien dire.

De nos jours, tempête de neige sur Montréal. Une personne appelle à l’aide. Medi, immigré algérien, n’a pas porté secours. Après coup il s’interroge sur sa non-assistance à personne en danger.

Propos tenus par Évelyne lors d’une entrevue au Journal de Québec.
«Ce sont deux récits miroirs qui interrogent la notion de la responsabilité, de la culpabilité et du sens, mentionne Évelyne de la Chenelière. Je voulais mettre en lumière l’état paradoxal qui consiste à se sentir responsable de ses pensées et de ses gestes, mais d’être aussi un jouet qui fait qu’on est l’instrument de quelque chose d’autre qui échappe à la volonté et à la conscience.»

Mais meursault, Alger, 1940 devrait peut-être vous dire quelque chose… l’étranger de Camus ! Évelyne qui voue une admiration pour ce livre s’en est librement inspirée pour écrire cette pièce. Elle reprend les thèmes de l’absurde, l’irrationnel, la conscience, la responsabilité, la justice chère à Camus.

Comment comprendre l’indifférence de Meursault (interprété par Maxime Gaudé) et sa révolte de l’autre. Si son acte ne semble lui amener aucun sentiment, tout comme le décès de sa mère, il refuse que son avocate se substitue à lui jusqu’à se nuire en prenant la parole lors du procès. Et son ami Raymond (interprété par Daniel Parent) a qui appartient le pistolet ? a-t-il indirectement une part d’implication ?

Qu’aurions-nous fait à la place de Medi, joué par Mustapha Aramis (mon coup de coeur de la soirée) ? Si son non-acte peut sembler égoïste serions allez au milieu d’une tempête au risque de nous mettre en danger ? Son amie à sa réponse que vous aurez si vous décidez d’aller voir la pièce. C’est Évelyne Rompré qui tient ce rôle. C’est toujours un plaisir de voir cette comédienne sur scène, dont j’avais déjà eu l’occasion de voir en 2019 avec Les Enivrés).

Il faut reconnaitre que la distribution est impressionnante, mais je ne suis pas sûre que la pièce soit pour ton public. Il faut apprécier l’univers de Camus, car c’est l’épicentre de la pièce. L’histoire de Medi est là uniquement pour faire un parallèle avec aujourd’hui. Vous avez jusqu’au 15 octobre pour vous imprégner du monde de Camus avec ses questions si d’actualités

Billetterie

Crédit photos : David Ospina

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